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Le Prix de l’Art de Vivre à La Vendée en 1998

mardi 8 mai 2007



LA VENDEE

PRIX NATIONAL

1998

DE

L’ART DE VIVRE




Discours


HOMMAGE A LA VENDEE

Par Gilbert PROUTEAU,

Président du Jury



Le Prix National de l’Art de Vivre a été créé en 1976 à l’initiative de Vincent Ansquer, Ministre de la qualité de la vie.

Nous avons mobilisé un jury constellé de noms illustres : Consuelo de Saint-Exupéry, Serge Lifar, Eric Tabarly, Jean Vuarnet, Jean Delannoy, Roger Frison-Roche, Jacqueline Auriol, l’Académie Française étant représentée par Thierry Maulnier.

Avec ce jury, nous avons décidé de couronner chaque année une ville, un organisme, une parcelle de province qui perpétue par son action, son éthique et son mode de vie les valeurs essentielles de notre civilisation, menacées par les nuisances morales et matérielles de la société industrielle.

Nous avons consacré depuis vingt ans des villes prestigieuses, des cités-pilotes, parées des blasons de l’Histoire ou des armoiries de la Légende.

- Des neiges olympiques de Font-Romeu à la Rabelaisie du Chinonais,

- Des tours crénelées de La Rochelle aux terrasses royales du Val de Loire,

- Des façades romanes du quartier du Marais à Paris aux vitrages johanniques de Reims,

- Des promontoires attiques du Cap Corse aux futaies de Ville de Lorraine au Québec.


Nous avons défini dans notre Charte les lignes de force et les lignes mélodiques de l’Art de Vivre. Au delà du postulat de départ " l’écologie au service de l’humanisme ", nous exaltons les courants et les ferments de la civilisation personnelle : les arts, la culture et la morale, la création esthétique, le luxe des relations humaines, l’aventure et l’évasion, le sport parce qu’il est " un exercice moral dont la recette est physique ", le culte des morts parce qu’il est " la preuve de l’existence de l’âme d’un peuple " (Saint-Exupéry), l’amour du travail parce que " le travail est la pire des choses s’il est serf et la meilleur des choses s’il est libre " (Alain). Et puis l’amour, avec son cortège de fleurs et de flammes, de musiques et de parfums, de rêves et de mirages. Bref, tout ce qui fait que la vie devient par instant le luxe de l’existant.

En dehors de cette floraison, nous avons pesé dans nos justes balances ce que les maires et leur conseil ont apporté à leurs concitoyens.

Nous avons effectué nos démarches et organisé nos célébrations sans jamais solliciter l’aide de l’Etat, de ses filiales ou de ses organismes satellites.

Aujourd’hui, l’Art de Vivre apparaît comme un privilège menacé de déshérence. Le marasme économique, le galop démographique, les séismes sociologiques ont imposé à nos villes et à nos bocages, à nos traditions et à nos paysages, au delà des remembrements et des aménagements, leurs contraintes, leurs lèpres et leurs pollutions. C’est pourquoi nous avons cherché à honorer les cités attachées à la sauvegarde de leur patrimoine naturel, historique et culturel.

Les Vendéens sont les héritiers d’une grande histoire.

Aujourd’hui, le miracle de notre province, c’est d’avoir su trouver son équilibre entre son fabuleux passé et les impératifs du proche futur.

Voilà cinquante ans, nous étions encore un pays essentiellement rural, ancré dans ses coutumes séculaires. Et réfractaire - sinon hostile - aux grandes mutations de notre temps. Mais "l’avenir est fait des prolongements du passé".

En un demi siècle, nous avons atteint "ce point vélique du surréalisme d’où le passé, le présent et l’avenir cessent d’être perçus contradictoirement".

De Paul Baudry à Gaston Chaissac, Des Litanies du Credo du Paysan aux Symphonies d’Olivier Messiaen, de Nau l’Olonnois au Vendée Globe.

Ainsi, nous sommes devenus le premier département du Monde pour la construction de bateaux de plaisance, le second de France pour la fréquentation touristique. Cette promotion n’est pas le fruit du hasard, elle porte à la fois le témoignage de la volonté d’évolution et des feux grégeois de l’Art de Vivre. Signe des temps : le plus grand écrivain français, Julien Gracq, a édifié sa maison d’été à Sion sur notre littoral.

A trois reprises, notre jury a couronné la Vendée :

- en 1985 la Côte de Lumière,

- en 1996 le Sud Vendée,

- en 1998 le Bocage Vendéen.


1918 - 1998

A l’automne prochain, la France entière va se tourner vers Mouchamps et Mouilleron-en-Pareds pour honorer, avec la célébration du 80ème anniversaire de la Victoire, la mémoire de Georges Clemenceau. C’est à Saint-Vincent-sur-Jard, dans son face à face avec l’océan, que Georges Clemenceau a forgé ce précepte hellénique :

"La clef de tous les problèmes n’est pas dans la grandeur mais dans l’harmonie"

Et c’est dans le sillage de cet adage lumineux que nous avons su accorder notre héritage et notre avenir.

"Avenir souvenir Nuances si légères Au feu de ce qui fut Brûle ce qui sera"

Gilbert PROUTEAU

Juin 1998






Texte reproduit avec l’aimable autorisation de Monsieur Gilbert PROUTEAU, écrivain, né à NESMY, VENDEE,

Et publié le troisième trimestre de 1998 dans la revue éditée par L’A.C.E.D.I.A.,

Académie Européenne pour la Défense et l’Illustration de l’Art de Vivre

Directeur de la publication : Olivier PROUTEAU


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