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lundi 2 juin 2008
Deux Enfants de Nesmy :
et
réunis au
en mars 2008 dans la ville de Les Herbiers en Vendée, pour un spectacle et un texte sur la Vendée.
Extraits pour infos du texte du site de la Ville des Herbiers :
"Rouda, Potier et Prouteau fêtent le Printemps des Poètes
Rouda et Gérard Potier ont réunis près de 400 personnes au théâtre Pierre Barouh dans le cadre du Printemps des Poètes. Un événement qui a inspiré un texte sur la Vendée à Gilbert Prouteau.
C’est dans le cadre du printemps des poètes que deux artistes se sont relayés ce week-end l’Espace Herbauges.
Deux ambiances, deux manières bien différentes d’aborder la poésie pour les artistes issus de cultures opposées.
Vendredi soir, Rouda nous a proposé un instant d’écoute et de partage. A la jonction du rap et de la Poésie, Rouda excelle dans le slam.
Dans une ambiance très intime, Rouda nous a fait partager sa passion de l’écriture pour mieux parler du monde.
Dans un tout autre style "S’il pleut, vous ramasserez mon linge" le nouveau spectacle de Gérard Potier a fait l’unanimité dans la salle dimanche 9 mars.
En attendant les résultats des élections, 300 personnes ont assisté à cette rencontre avec ce comédien, conteur, passeur de mémoire Vendéen.
Avec ce spectacle Gérard Potier nous parle, nous raconte et dit simplement la parole qui l’habite depuis qu’il est venu au monde.
Il parle de famille, de religion, d’argent, d’éducation, de culture, bref il parle de tout et de rien.
Avec "S’il pleut ramasserez mon linge" Gérard Potier a réussi une nouvelle fois à combler le public.
Et enfin, toujours à l’occasion du Printemps des Poètes, l’écrivain, poète, et cinéaste, Gilbert Prouteau, a écrit un texte sur la Vendée intitulé :
Des racines et des sources".
12 mars 2008
"La Vendée a une double racination épique et lyrique" dit Georges Clemenceau. Les paysages, les guerres et les hommes illustrent cette vocation. A Fontenay avec François Rabelais, père de notre littérature, à Maillezais avec Agrippa d’Aubigné, fleuron de notre poésie. La poésie est fille de la Légende Fontenay. C’est Mervent, c’est Vouvant, c’est le rendez-vous de la fée Mélusine et de Merlin L’Enchanteur.
Chevauchons avec Merlin vers le Nord du Bocage. Arrêtons-nous à La Garnache, berceau de la famille Trébuchet. Sophie Trébuchet va donner le jour à notre plus illustre poète, Victor Hugo.
"Fidèle enfin au sang qu’ont versé dans mes veines
Mon père vieux soldat, ma mère Vendéenne"
Sophie s’enrôle dans les rangs de l’insurrection
"Vendée ô noble terre, ô ma triste patrie" chante Hugo.
Le XXème siècle passe de la poésie épique aux grands prosateurs du Bocage. Et c’est René Bazin à Treize Vents - La terre qui meurt - et c’est Alphonse de Chateaubriant à Vouvant - La Meute - Julien Gracq, qui vient de nous quitter, consacre un chapitre à la route de Sallertaine. Et comment ne pas évoquer ce courant qui traverse les siècles et qui conduit le Marquis de Sade à la garnison de Fontenay, Jean Yole au château de Vendrennes et Georges Simenon au coeur de Saint Mesmin.
Le Printemps des Poètes est l’histoire d’une tradition, attique et antique, menacée de deshérence aujourd’hui ranimée et arrachée à l’ennemi par les phalanges des poètes des Herbiers. Ils ont pour vocation de redonner au Bocage ses quartiers de noblesse lyrique et d’y faire refleurir un rite hellénique. Ce "Mois des poètes" qui éclos chaque année est devenu un printemps rituel qu’incante le distique d’Aragon :
"Avenir, souvenir, nuance si légère
au feu de ce qui fut, brûle ce qui sera"
Dans un monde dominé par les rigueurs de l’économie et la civilisation des marchés, une tradition refleurit sur nos collines, ranime les harpes du luth et les cordes de la lyre. Ce n’est pas un hasard si cette résurgence, si cette renaissance enchantée prend pour temple et pour décor le Bocage vendéen et sa capitale Les Herbiers.
Avec le Printemps des Poètes, Les Herbiers ajoutent une résonance intemporelle à leur tradition séculaire. Une tradition marquée par l’éclosion d’un chef d’oeuvre : c’est à l’abbaye de la Grainetière que l’Abbé Prévost rêve et mûrit ce monument de prose poétique : Manon Lescaut.
Je voudrais dédier au Printemps des Poètes cette pensée d’Antoine de Saint Exupéry, qui a été recopiée pour moi au coeur du bocage à Treize Vents, par sa femme Consuelo, marraine de mon fils :
"Il n’y a qu’un problème de par le monde, un seul problème : rendre aux hommes une signification spirituelle, faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien."
On ne peut mieux définir la vocation du Printemps des Poètes, qu’en y ajoutant le verset de Lautréamont : "La poésie est faite non par un, mais par tous".
Gilbert PROUTEAU
Juin 2008
Ce magnifique texte de Gilbert PROUTEAU sur La Vendée est ici, à télécharger au format .pdf, pour infos.